Extrait du journal

Naguère encore, Marcel. Jardinier courageux et vrai Français de France, avait organisé sa vie laborieuse de maniéré à produire lui-même presque tout ce dont il avait besoin pour faire subsister sa famille. Deux ou trois chevrettes donnaient du lait que l’on mêlait à la soupe et dont on faisait des fromages. Un porc, que l’on achetait tout petit au printemps, s'engraissait pendant la belle maison ; Marcel le tuait en novembre et le mettait au saloir. Le beau liard parfumé faisait de jolis casse-croûte pendant des mois et des mois. Les jambons séchaient aux solives, enveloppés d'une toile. Il y avait, dans la basse-cour, des poules et des canards, des oies et des dindons. Un couple de faisans se pavanait dans la volière ; la femelle couvait ses œufs et l'on élevait les jeunes. Des pigeons voletaient et roucoulaient tout le jour. Une multitude de lapins rongeait nt des raves dans les clapiers. Le soir, sa rude journée finie, Marcel fauchait la bonne herbe et distribuait la nourriture. Le cochon recevait sa pâtée de nommes de terre et de son. Pour les volailles, la ménagère achetait du grain au grainetier ambulant, car le domaine est fort petit et l’on n'y cultive point de céréales....