Extrait du journal

BULLETIN POLITIQUE Liantes, iG février. Une situation nouvelle exige dans le parlement la présence, d'hommes nouveaux. C’eSt là une vérité frappante, mais qui n’est point du goût de Sa majorité actuelle du Corps législatif. Aux orateurs qui l’appellent une majorité de l’ancien régime, elle semble dire : « Je suis sortie des mains des préfets de M. Rouher, il est vrai, mais je me suis donnée à M. Emile 01levier, et c’est absolument comme si j’étais née d’hier, sous le régime des réformes constitutionnelles et parlementaires. » Malheureusement pour elle, beaucoup do gens trouvent que ce n’était pas du tout la même chose. Ces gens doutent de la sincérité d’une conversion aussi subite. Sur les mandats des candidats élus avec l’appui des fonctionnaires à poigne, ils découvrent une tache originelle ineffaçable et s'aperçoivent bien que ces ministériels rageurs et impatients ne sont nullement partisans, au fond, des nouveautés du jour. Ce qu’ils représentaient réellement n’existe plus, et ce qu'ils combattaient va l’emporter. Certes, M. Emile Ollivier s'applique parfois à ressembler si exactement M. Rouher, qu’ils peuvent essayer de se faire illusion au point de s’y tromper et de croire à un simple rajeunissement de l’ancien ministre d’Etat mais cette réaction ne détruit pas les faits accomplis. En vain, le nouveau cabinet essaierait de renter ses geignent. Il est lié par eux, qu’il marche péniblement si l’on veut, dans des...