Extrait du journal

VI Fiancfort-surle-Meln a des allures parisiennes, Munich ressemble à une ville grecque transplantée dans les plaines de la Fmnconie, Baden-Baden rappelle plus ou moins la station thermale de Vichy, Würzbourg a l'aspect triste de certains coins de l'Italie peuplés de séminaires, Cologne a des rudesses prussiennes mal dissimulées derrière les façades gothiques de ses monuments. Seule de toutes les villes d’Allemagne, peut être devrais-je dire seule au monde, Nuremberg n’évoque le souvenir d’aucune autre cité, il est resté en l’an de grâce 1908 ce qu’il était il y a cinq cents ans. C’est le moyen-âge qui nous a été conservé grâce au goût, à l’instinct artistique d’une population qui a préféré sacrifier son développement et garder son originalité. Nuremberg, avec ses 280,000 habitants, n'est pas ce qu’on appelle une grande ville, mais il a une allure personnelle qui défie qu’on le confonde avec n'importe quelle autre et il pourrait dire, eu songeant à ses rues que resserre le corselet de granit de ses remparts : Klein, aber me in. Tout ceci n’est pas considérable, mais c’est bien à moi....