Extrait du journal

Or, cette case, l'oubli fa ronge. T.e temps fait sa mauvaise oeuvre. Il est dans la nature humaine de bannir de son souvenir les choses terribles. Il est légitime qu'obéissant à la loi de continuation de la vie, elle rejette, apures son deuil, 1rs grands cataclysmes de la nature, comme la Martinique ou Messine. Mais la nature est irresponsable, et ses catastrophes, provenant d'un désaccord entre ses lois et nos vœux, ne sont pas des crimes. Nous ne pouvons la hoir, la citer au tribunal de notre âme ; il en va autrement des forfaits perpétrés par une armée s'étant transformée volontairement en horde de brigands féroces, de brutes démentes, lla’ir, c'est détester le Mal pour l'amour du Bien, c'est réunir toutes nos énergies pour Vheure de la juste vindicte. Ces vérités semblent incontestables. Cependant, on les oublie. Qu'on y prenne garde ! Dans les régions françaises m'i personne n'a souffert de la ruée des Barbares, il se trouve des gens pour dire que les crimes allemands ont été « exagérés » par les récits de réfugiés que la frayeur fanatisait. Il y a deux ans, tes morts sont enterrés, le temps passe... On essaie de nous verser le narcotique de Ponbli qui mène au pardon. Des snobs déclarent la haine inélégant*' ! D'obstinés régisseurs pacifistes prêchent l'aversion pour les sentiments « excessifs » ! Les gens pratiques pensent à la reprise des rapports, car enfin la paix reviendra, et 1rs Boches aussi, après accord diplomatique. La verrerie se masque d'humanitarisme vague — et l'ennemi rsrnmvte. pour l'avenir, rotor frivolité du Wrlrhe qui ne sait pas détester longtemps, que, cela ennuie......