Extrait du journal

Les correspondances et les dépêches de Turin et de Londres témoignent à propos des affaires de l’Italie, de certaines préoccupations que nous ne saurions partager dit M. Havas. L’annexion de l’Italie centrale au Piémont et, par contre, celle de la Savoie à la France soulèvent notamment dans les feuilles anglaises et sardes des considérassions qui impliquent beaucoup trop, selon nous, le cabinet de Paris dans un débat auquel il est resté parvitement étranger jusqu’ici. On i’a fait remarquer avec raison : la question savoisienne « s’est posée en quelque sorte d’elle-même, » et sans autre provocation que celle toute individuelle des journaux, organes désintéressés de celle opinion publique qui est pour ainsi dire l’indication préventive de la logique des faits. Il y aurait donc à la fois témérité et injustice à prêter la moindre créance à ceux qui rendent notre diplomatie solidaire de tous les bruits qu’on se plaît à dépendre sur l’espèce de pression officielle qu’on nous fait exercer sur les populations de la Savoie et du comté de Nice. Ces deux pays sont restés et resteront entièrement libres dans la manifestation de leurs désirs ; aucune impulsion ne leur a été et ne leur sera jamais donnée par le gouvernement de la France ; il faut bien qu’on le sache partout, aussi bien en Europe et particulièrement à Londres qu’à Turin et à Paris....