Extrait du journal

ON va consacrer le mois de décembre à la discussion du budget. Bien des lecteurs ne suivent les débats de ce genre que d'un oeil un peu lassé d'avance. Je ne suis pas sur qu'ils aient raison. Tout d'abord, les interventions à la tribune des orateurs de tous les partis permettent de se rendre compte souvent avec plus de précision des attitudes à prévoir sur les problèmes urgents posés à la nation. Après tout, le défilé des chapitres consacrés soit aux dépenses, soit aux recettes, effleure tour à tour tous les domaines de l'économie et de la politique.Ce qui en ressort principalement c'est l'énorme, la nions trueuse, l'effarante disproportion entre les « besoins » véritables d'une société vivant pour progresser par ses efforts et d'autres séries de « besoins » n'ayant aucun rapport avec ceux-là, et dont l'origine est dans les malheurs passés et dans les tares actuelles précisément opposés à ces efforts de vie. Autrefois, notre admirable et tant regretté camarade Gustavs Delory avait, avec mon cher ami Henri Ghesquière, eu l'idée de faire découper, sur le dessin d'une pièce de cinq francs (la thune d'autrefois), les tranches plus ou moins grandes correspondantes aux chapitres du budget et aux chiffres qui leur étaient alloués....