Extrait du journal

Nous n'avons jamais été assez naïfs pour imaginer que le roi Alphonse XIII de Bourbon abandonnât sa couronne dans un élan «d'abnégation patriotique et sans espoir de retour. Nous savions qu'il ne s'était incliné que de mauvais coeur dervant le Verdict populaire, après avoir vainement cherché autour de {lui les instruments d'un coup de force. Depuis qu'il a quitté, le sol espagnol, il épie les embarras de jla jeune République ; il travaille dans l'ombre à fomenter ou à envenimer les difficultés, les divisions intestines, les conflits d'intérêts, de partis, de classes; il attend l'heure "où le pays déchiré le rappellerait comme un sauveur pour se tirer d'une situation inextricable. / ; Ces illusions seront déçues, ces 'calculs, seront (déjoués. La monarchie a été déshonorée par la dictature et définitivement chassée d'Espagne. Mais, en attendant, une sorte de complot permanent, dont la camarilla royale semble bien tenir les fils, vise à tous les points sensibles le gouvernement républicain et socialiste. On s'applique systématiquement à développer le chômage avec lé dessein bien arrêté de provoquer dés conflits armés entre la force publique et les travailleurs. Des agents provocateurs poussent aux grèves. On s'attaque tenacement à la monnaie dans l'espoir d'étendre' la crise économique par la « crise de confiance... »...