Extrait du journal

Hier matin encore, on pouvait lire dans la presse officieuse de Paris, sous la plume des correspondants les mieux informés, sur ce qui s'est passé dans les coulisses de la Conférence de Londres, des indiscrétions terribles au sujet des divergences profondes qui se sont manifestées au cours des discussions « souvent tragiques ». On a parlé à Londres du « danger de l'alliance brisée.». On a remarqué le « geste de surprise de M. Lloyd George lorsqu'il a appris par M. Briand que le gouvernement français convoquait la classe 1919 ». Et M. Briand, à un certain moment, pour faire impression sur le gouvernement britannique, a offert sa démission. Mais voilà, après ces orages, que « l'accord est complet », d'après les communiques officiels et les déclarations du président du Conseil français. Ces changements brusques, qui seraient indignes d'une assemblée de moindre importance, ne sont-ils pas le signe du désarroi qui règne actuellement au sein des gouvernements de Paris et de Londres autant qu'au sein de celui de Berlin ? Aujourd'hui, tous les gouvernements sei trouvent dans l'impasse de leur politique de courte vue, si contraire aux principes fondamentaux d'une Société des Nations qui mériterait oe nom. Le protocole sera signé aujourd'hui à Londres. On verra bientôt ce que vaut pratiquement cet « accord complet »....