Extrait du journal

J'inscris d'abord dans la colonne ' de l'actif l'abandon du système déflationniste par une très importante fraction du parti radical. Si les radicaux professaient encore aujourd'hui, comme ils l'ont fait les uns et les autres, entre les élections de mai 1932 et le 6 février, d'une part, que la lutte anticrise consiste essentiellement dans la restauration immédiate ét intégrale. de l'équilibre. budgétaire ; d'autre part, que cet équilibre luimême doit être recherché dans la compression continue des « frais généraux de l'Etat », il deviendrait impossible d'imaginer un gouvernement d'occupation du pouvoir, il deviendrait impossible de concevoir un programme commun de Front Populaire. Nous sommes en effet convaincus, nous socia listes, que le déficit budgétaire est l'effet ou plutôt la manifestation • de la crise économique, non pas sa cause, que l'on ne peut agir durablement sur l'équilibre du budget qu'en agissant sur la crise, que la compression systématique des salaires publics, des travaux, des subventions, des dépenses « sociales » ne fait qu'aggraver la crise et se retourne par conséquent contre le budget. Nos amis communistes partagent cette conviction, que le développement des faits n'a cessé de vérifier, et que fout le monde aujourd'hui partage en France, en dehors du ministère, des Chambres, de la Banque de France et des Facultés de Droit....