Extrait du journal

honoré ! Pensez donc qu'avant-hier soir, mercredi, les gens de l'Equipe artistique populaire ont eu l'audace ,« révolutionnaire » de convier dans ce théâtre ceux qui commencent à sentir dans le Front populaire les éléments de culture élargie à la disposition de tous qui résident dans la seule idée du Rassemblemont contre le monopole totalitaire et fasciste. Ils ont donné à cette foule un régal de choix. La seule idée en est déjà un sacrilege. La haute pensée la plus moderne, qui, dans les moments du grand événement où plongent les origines de la République dessine déjà les aurores de progrès et de libération ouverts à la démocratie, s'exprimait dans Le jeu Je l'Amour et de la Mort de Romain Rolland. L'immortelle musique 'Je Gluck donnant une voix profonde et enchanteresse à la légende d'Orphée et Eurydice venue de la haute antiquité grecque reliait l'art de maintenant à ses racines à la fois classiques et neuves. Peut-on imaginer profanation plus téméraire Y Aussi, dès la* veille, ou plutôt dès l'annonce de cette première manifestation des desseins d'organisation des loisirs intellectuels remis à la direction de notre ami Léo Lagrange, les feuilles réactionnaires prenaient-elle l'alarme. Quoi ! l'on allait ouvrir le temple de l'art aux gros souliers et aux robes sans élégance d'une foule ouvrière !...