Extrait du journal

M Briand, abandonne les Affaires étrangères, après un séjour de sept ans au Quai d'Orsay. Si l'on excepte Delcassé, aucun homme d'Etat, sous la troisième République, n'aura battu — aucun sans doute, ne battra de sitôt — çe record de durée. Deleassé a bien dirigé notre politique extérieure de -1898 à 1905. Mais c'était à une époque moins chargée d'événements et entre les deux grandes alertes de Fachoda et de Tanger. Les grandes alertes sont aujourd'hui quasi quotidiennes, et l'instabilité ministérielle risque à tout instant de rendre précaire tout effort sérieux d'organisation des rapports internationaux. Indifférent à la composition et à l'orientation des majorités parlementaires et des équipes gouvernementales, M. Briand s'est maintenu au Quai d'Orsay. S'il nous fallait juger son oeuvre, nous devrions constater qu'il n'en restera pas grand'chose, précisément parce que là politique extérieure d'un pays n'est point indépendante de sa politique intérieure et qu'on ne fait pas une politique de paix avec une majorité de réaction. Certes nous sommes assez sûrs de notre doctrine pour ne pas refuser à M. Briand cet hommage qu'il a voulu la paix d'un coeur sincère, qu'il à trouvé pour le dire des accents d'une émouvante noblesse, qu'il a pris parfois des initiatives utiles et courageuses, attaché son nom à des actes diplomatiques heureux, à une institution internationale dont les insuffisances ou les faiblesses sont hélas ! trop évidentes, mais dont le principe nous reste cher. Nous ne lui avons jamais refusé notre appui lorsque l'intérêt de la paix nous apparu l'exiger. Il a créé une mystique de la...