Extrait du journal

Autre analogie : Clemenceau, voici u •.< quart de siècle, comme Caillaux hier, était le chef incontesté du Parti radical. Dans la défaite, tout son parti l'abandonna d'un coup, salement, sans vergogne. Le même Parti laisse aujourd'hui Caillaux à la Santé avec la même touchante et à peu près unanime lâcheté. On ne se pique pas de fidélité à l'infortune dans le Parti des profiteurs de la République. Qu'est-ce que c'est ? Le chef qui se débat au milieu d'une bande de coupe-jarrets acharnés à sa perte ? La belle affaire. Les ruminants du Parti radical détournent à peine la tête, puis se remettent à brouter l'herbe dans les prairies du pouvoir. Ce Caillaux, vraiment, a bien mauvais caractère ; que ne se laisse-t-il silencieusement tordre le cou, pour que messieurs les radicaux puissent paître et digérer en paix ? Toute l'histoire du Parti radical est faite de capitulations de conscience, de trahisons et de vilenies du même ordre. Cer tains diront: u Caillaux a dû faire là-dessus, dans sa cellule, des réflexions amères. » Sans doute. Mais il est trop intelligent pour que l'abandon où le laisse son Parti i ait surpris. Il sait bien que dans le pays des Droits de l'Homme... et du cheval, comme disait Lafargue, les plus forts, seuls, ont raison. Ne pas avoir le dessous, voilà la seule garantie de justice qui vaille. Faute da qvoi. on peut toujours compter sur M. Bouffandeau, M. Chopinet et M. Cocula .. Je ne parle pas de M. Léon Bourgeois, à q»i r.on état de santé interdit les émotions......