Extrait du journal

J'énoncerai, à cet égard, urne opinion qui m'est personnelle et jqui ne doit engager absolument que moi seul. Je pensé, pour ma part, que, dans les dispositions amorales où la Guerre avait laissé Jes peuples d'Europe, il était possible à une grande nation dé pren«Jre l'initiative du Désarmement intégral. Qu'on m'entende bien : je nè parle pas du projet, de la proposition, mais dë l'acte même. Je pense que si une nation s'était ainsi offerte, qu'elle eût d'ellemême jeté ses armes, sans convention préalable avec les autres Etats, Sans stipulation de réciprocité, elle n'aurait, eln réalité, couru aucun risque, car le prestige moral qu'elle aurait conquis l'aurait rendue inattaquable, invulnérable, et, parce que la force de l'exemple donné par elle aurait contraint tous les autres Etats à le suivre. Je Crois, en cette matière comme en beaucoup d'autres, à la vertu de l'exemplarité. Cela était certainement possible dans les années qui ont immédiatement suivi la guerre et peut-être, en dépit de circonstances. assurément aggravées, n'est-ce pas, devenu impossible aujourd'hui. Qu'on se représente la commotion qui frapperait le monde entier devant un tel (acte : non plus le petit Danemark, mais une cation comme la France, offrant ik la conscience universelle ce gage .suprême de sa volonté de paix. Je dis la France parce qu'elle est militairement la plus forte, parce qu'elle a tenu la tête des nations victorieuses....