Extrait du journal

Dans le Jour, ce Léon Bailby qu'il suffit de nommer n'a pas manqué, en protestant contre « la hantise de la guerre » acceptée « comme une fatalité », d'essayer de tourner le souvenir des morts de 1914-1918 contre les prétendues volontés de guerre qui se trouveraient du côté de « certains dirigeants » et d'une partie du Front populaire. Si c'était la peine de lui parler comme à un homme qui cherche et respecte la vérité, on pourrait lui demander de quel côté il trouve des désirs de « guerre de provocation ». même « sous le couvert d'une prétendue justice universelle ». Mais on s'atjtendait » le voir prendre cette attitude. Je ne sais si je l'aurais même signalée, malgré l'irritation qu'elle mérite, si je n'avais rencontré chez lui une formule trop fréquemment adoptée par des écrivains moins politiquement acharnes et même des jeunes gens amis. La « douceur de vivre » d'avant 1914, sachez-le bien, camarades, est une illusion de quelques gens de lettres confondant dans leurs souvenirs les éléments les plus divers : jeunesse d'alors, difficultés d'aujourd'hui. Ni la paix n'était plus assurée alors, ni la misère ne pesait moins dure, sur les parias sociaux, ni la lutte poUr l'émancipation ne coûtait moins de sacrifices et de dangers. La différence est surtout que la période où nous sommes rend à la fois plus proches de chacun et plus rapides les vicissitudes, parce que le mode de production capitaliste a développé jusqu'à l'explosion imminente ses contradictions internes. Raison pour tendre toutes ses énergies à la défense et de la paix, des libertés et des possibilités de progrès....