Extrait du journal

Après la proclamation du vote d'hier, quelques radicaux massés autour de M. Proust se sont écriés à tuetête : « Marin-Blum ! ! » N'ayant aucun désir d'aviver les différends, ■je ne leur, administrerai pas une réplique trop facile. C'est a nos camarades du Parti que je dois quelques éclaircissements. ' Oui, l'a majorité de quatre cents ^oix qui a renversé le cabinet Herriot sur la question des dettes comprenait comme éléments principaux, d'une part la droite tardieusarde ét mariniste, d'autre part le groupe- parlementaire du Parti*. C'est pour éviter cette conjonction que, trois bu quatre jours durant, nous avons épuisé tous les efforts de transaction, et certes, nous- n'avons pas prémédité contre le gouvernement cette occasion et ce terrain de chute. Mais, hors la couleur des' bulletins de vote, qu'y avait-il de commun entre la « fidèle majorité » et nous ? Nous sommes, nous, parti socialiste, l'objet de la haine constante et redoublée de toutes les réactions ; ce ne sont pas les avances et les flatteries qu'elles nous prodiguent, ce sont les outrages et les menaces, et il en sera demain comme hier. Rien de commun 'dans les mobiles qui dictaient des votes semblables. Nous restions conséquents avec toutes nos positions de Parti, tandis que la fidèle majorité tentait cyniquement de se dérober aux conséquences de ses propres fautes : Vincent Auïiol le lui a rappelé dans un discours d'une lucidité et d'une énergie admirables. La. fidèle majorité cédait à la fureur nationaliste et nous, en pleine tranquillité de conscience, nous nous efforcions...