Extrait du journal

Nous connaissons l'antienne. Mais sera-t-il permis de rappeler à M. Fabry que les accords de Stresa englobaient la Grande-Bretagne, l'Italie et la France? Si la France avait refusé de participer à la politique des sanctions dans l'affaire d'Ethiopie, elle aurait maintenu le contact avec l'Italie, c'est entendu, mais elle se serait irrémédiablement détachée de la Grande-Bretagne. C'est l'Italie qui, en se jetant à corps perdu dans l'aventure éthiopienne, a rompu les accords de Stresa. Quelle que fût la position adoptée par la France, il ne subsistait rien, il ne pouvait rien subsister de Stresa à la fin de 1935. M. Fabry a-t-il donc oublié cela? Quand il affirme, dans la suite de son discours, la nécessité « d'une politique francobritannique étroitement associée » ne voit-il pas qu'il se place en contradiction directe avec lui-même? Dans l'hypothèse chère à M. Fabry, cette coopération nécessaire serait devenue entièrement impossible. L'Angleterre, abandonnée par nous, se serait rejetée du côté de l'Allemagne, qui n'attendait que l'occasion, ou, pour le moins, se serait isolée des affaires continentales, et l'Europe serait pour le moins aussi dangereuse qu'elle ne l'est aujourd'hui....