Extrait du journal

C'est le discours de Merrheim qui a dominé le Congrès des métaux. On retrouve dans ce véritable monument les qualités essentielles de notre camarade: la méthode, la clarté, la documentation. Point d'artifices oratoires, ni de vains ornements. Une pensée toujours robuste, exprimée dans une langue sobre, dépouillée, rapide. Pour Merrheim, le syndicalisme n'est pas une doctrine, c'est une vie. Certes, il est fondé sur des principes et ceux de la Fédération des métaux sont nettement socialistes, en ce qu'ils affirment les antagonismes de classes et la nécessité de l'entente internationale des travailleurs pour l'abolition du salariat. Ces principes, la Fédération des métaux y est restée fidèle, alors que la C.G.T. les piétinait. Depuis le début de la guerre, elle a résisté aux entraînements chauvins, dénoncé les impérialismes avoués ou obscurs, et agi pour le rétablissement de la paix. Elle a été à Zimmerwald et les formules de paix de Zimmerwald sont celles-là mêmes qu'ont reprises la Révolution russe et le Président Wilsort; surtout, elle ne s'est laissé ni séduire, ni intimider par le pouvoir. Rien n'a pu fléchir son opposition courageuse et elle a vraiment, par son attitude, « sauvegardé l'indépendance et la dignité du mouvement syndical »....