Extrait du journal

LA politique qualifiée de non-intervention — terme inexact, mais qu'il serait vain de vouloir modifier aujourd'hui — s'explique en fait par les deux constatations que nous avons cherché à mettre en lumière : d'une part, un état de l'Europe créant le danger de guerre générale ; d'autre part, l'incapacité de la S.D.N. à prévenir le conflit ou à imposer sa solution équitable. Sans doute le Conseil de la S.D.N. a déjà été saisi à plus d'une reprise des affaires espagnoles et l'Assemblée le sera sans nul doute au cours de la prochaine session. Mais l'Allemagne en est absente. L'Italie s'en est temporairement retirée. Depuis l'affaire d'Ethiopie et le Diktat hitlérien du 7 mars 1936 qui en a été la conséquence directe, un sentiment nouveau pèse sur l'attitude des petits Etats : la crainte. La S.D.N. connaît sa propre fragilité ; elle en a même une appréhension excessive. C'est qu'elle se relève à peine d'un coup assez rude et qu'elle aperçoit bien quelles seraient les conséquences d'une nouvelle chute....