Extrait du journal

CE n'est pas une figure de rhétorique : je me refuse à tenir pour vraisemblables les bruits qui courent sur les nouveaux projets de Paul Reynaud. Je sais pourtant quelle est la sûreté des informations de Marcel Bidoux. Je sais aussi que si l'on m'avait annoncé d'avance les décrets-lois de novembre dernier, je n'aurais pas voulu y croire davantage. N'importe : quand on me parle de la destruction de l'Office du blé, ou d'une nouvelle taxe sur la consommation, ou de l'augmentation des heures de travail sans augmentation correspondante des salaires, l'invraisemblance est telle, l'aberration et la déraison seraient telles, que je hausse les épaules en m'écriant : Non, ce n'est tout de même pas possible I J'avoue cette infirmité de mon esprit : je ne puis croire qu'à ce qui est raisonnablement croyable....