Extrait du journal

Le malheur est qu'on n'a sur ce point capital aucune information qui mérite créance. Auraiton des présomptions, d'ailleurs, qu'il vaudrait sans doute beaucoup mieux les garder pour soi. Quelles que soient les dispositions qu'on prête à Mussolini, on ne peut rendre, en effet, qu'un mauvais service à la paix en les énonçant. Si l'on déclare qu'il n'y a à attendre de Rome qu'une obéissance passive aux ordres du Reich, on décourage d'avance toutes les velléités de raison que pourrait avoir le Duce, et l'on accroît la confiance de Hitler dans la solidarité totale de l'Italie. Mais si on laisse entendre que Rome ne marche peut-être pas du même train que Berlin, on gêne l'Italie, on la compromet, et on risque de l'inciter, pour dissiper les soupçons de l'autre pays de l'Axe, à lui multiplier au contraire les promesses de fidélité et de concours inconditionné ; ce qui n'est évidemment pas de nature à arranger le$ choses....