Extrait du journal

La corruption de l'esprit public n'est pas moins révoltante, d'ailleurs que la servilité parlementaire. Le Temps pousse l'audace jusqu'à qualifier de « tentative d'obstruction » l'effort auquel nous nous préparions pour amender le projet Germain-Martin. L'Ere Nouvelle, journal radical, écrit avec une inconscience qui confond : « La minorité a perdu la bataille en séance de commission ; elle envisage de rouvrir'les hostilités en séance publique. En toute sincérité nous ne pensons pas que celle manoeuvre serve l'intérêt général. » Ainsi la discussion normale, libre, légale d'un texte devient une obstruction ; le fait de porter à la tribune des critiques et des amendements positifs devient une manoeuvre. Pour le Temps et pour l'Ere Nouvelle, la Chambre est déjà réduite au rôle du Corps législatif consulaire et impérial : elle doit statuer en bloc, d'un geste, par oui ou par non....