Extrait du journal

Il est bon de parler au pays par la voie de la presse. Mais une partie des journaux taille à sa fantaisie dans les discours et n'en laisse passer que ce qui lui plaît ou ce qu'elle pense devoir déplaire. Quant aux journaux plus sincères ou mieux disposés, ils sont à la fois pressés par le temps et limiés par l'espace. Par exemple, le 19 juin, Vincent Auriol, ministre des Finances, présentait a la Chambre à la fois le tableau de l'héritage laissé à la France de 1936 par le système de la déflation et des décrets-lois, l'exposé de la méthode que le gouvernement de Front Populaire se propose d'employer pour redonner du volant à la machine économique, et l'annonce des premiers actes qui mettent déjà cette méthode en action. Tout ce que le Populaire pouvait faire le lendemain, c'était de consacrer toute une de ses pages, en mordant encore fortement sur la page suivante, non pas à l'inextenso, mais seulement au résumé analytique de cette déclaration destinée à rester. Et comment garder longtemps un numéro de journal, qui, plié, rouvert, replié, après avoir passé dans quelques mains, prt n

À propos

En plein premier conflit mondial nait, sous l’impulsion de Jean Longuet, l’un des journaux les plus emblématiques de la gauche française : Le Populaire. En 1927, Léon Blum prend la tête de la rubrique politique ; dès lors, de grandes personnalités du socialisme français se succèdent parmi les collaborateurs. De 1940 à 1944, le journal continue de paraître, de façon clandestine, dans la zone sud. À la Libération, il jouit d'une popularité exacerbée par le succès politique de la SFIO.

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