Extrait du journal

Car c'est bien ainsi que le problème se pose. Paul Faure l'a rappelé avec une force décisive tous ces jours passés. La France n'aura pas à se prononcer à Genève entre l'Italie et l'Ethiopie, entre le duce et le roi des rois. On nous annonce que les représentants de Mussolini viendront h Genève en accusateurs, qu'ils ouvriront un dossier accablant, qu'ils convaincront le gouvernement et le peuple éthiopiens de tous les genres de barbarie. C'est fort possible. Nous sommes prêts, si l'on nous confie la tâche, à dresser un dossier semblable sinon contre le peuple italien du moins contre son gouvernement. Mais là n'est pas la question. Nous ne sommes pas proéthiopiens comme nous avons été pro-boërs il y a trente et quelques années. La France n'aura pas davantage à se prononcer entre l'Angleterre et l'Italie. Elle n'aura pas non plus à se prononcer pour ou contre le droit des ' pays de surnatalité, comme l'Italie, à obtenir un débouché pour leur excédent de population. Les problèmes de répartition se poseront tôt ou tard devant la S.D.N. pour le matériel humain comme pour les matières...