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Le Progrès de la Côte-d’Or, 2 juin 1921

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Le Progrès de la Côte-d’Or
2 juin 1921


Extrait du journal

Les perquisitions qui viennent d’être effectuées par ordre du gouvernement chez un certain nombre de militants ré volutionnaires sont commentées dans les journaux du parti avec une violence peu banale et à laquelle on devait naturellement s’attendre. Nous ne pou vons taire, toutefois, l’étonnement que nous cause la manière dont M. Henri Fabre envisage la question dans le Journal du Peuple. Notre confrère se demande le pour quoi d’un geste qui lui fait l’effet d’une odieuse provocation. « Le socialisme, écrit-il, et ses représentants qualifiés n’auraient-ils plus le droit de tenter de faire triompher leur idéal par une active propagande ? Ils n’auraient plus le droit d’utiliser, pour atteindre le but poursuivi, la parole ou l’écrit ? Si c’est la pensée qu’on veut museler, qu’on le dise. Il faut qu’on sache si, dans le pays des Droits de l’homme et du citoyen, il n’est plus permis de penser autrement que les dirigeants ! » La belle indignation qui vibre dans les lignes qu’on vient de lire nous paraît aussi peu justifiée que possible et nous allons en dire la raison sans parti-pris d’aucune sorte. « Penser autrement que les diri geants », constitue, n’en déplaise à notre confrère, un droit dont le béné fice reste acquis, aujourd’hui comme hier, à tous les citoyens français, à commencer par les militants eux-mê mes qui ont reçu, l’autre matin, la visite du commissaire de police. Le gouvernement n’a sûrement pas eu la pensée de mettre les leaders du parti communiste dans l’impossibilité de propager leur idéal par la parole ou par l’écrit. Les perquisitions qui ont eu lieu au domicile de ces militants ne mettent nullement en péril une liberté d’opinion qui figure au tout premier rang des principes inscrits dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il s’agit tout simplement de savoir si ces principes, invoqués avec tant d’éloquence par notre distingué confrère, peuvent ser vir de paravent à des besognes nette ment délictueuses- Or, tel est bien le caractère de la campagne menée de puis quelques semaines par la presse communiste, au sujet du rappel de la classe 19. Il ne nous semble pas que la loi ait jamais autorisé une propa gande méthodiquement exercée dans le but d’inciter les soldats à la déso béissance et à la rébellion....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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