Extrait du journal
Paris, 2 août. Il arrive parfois que, devant la cour d’as sises, un témoin refuse de prêter serment. La formule du serment judiciaire est tou jours : Devant Dieu et devant les hommes, je jure... etc. Or, le Dieu dont s’agit est le Dieu catholique, le Dieu du papa et de la sacrée congrégation. Si le témoin est Israé lite, protestant, libie-penseur ou matéria liste, son serment n’a pas grande valeur quand il jure par le Dieu des catholiques. C’est pourquoi, en 1882, M. Jules Roche proposa de remplacer : « Devant Dieu et de vant les hommes » par : # Sur mon honneur et ma conscience » et de supprimer tout emblème religieux. La chamore dit oui, mais le sénat dit non. Il reconnut pourtant qu’il y avait quelque chose à changer, et il lit de son côte, en y mettant le temps, une proposition dont la chambre va avoir à s’occuper. Là-dessus, les monarchistes poussent les hauts cris. Est ce que le serment d’un hom me qui refuse de jurer devant Dieu peut être valable? disent-ils..Si le témoin ne res pecte pas Dieu, respectera-t-il davantage son serment? Les monarchistes feraient mieux, en l’oc casion, de se taire. Il est un homme qui a prêté un serment, un serment devant Dieu et qui a violé ce serment. Et cet homme c’est Louis Napoléon Bonaparte : En présence do Dieu et devant le peuple français représenté par l’Asaemblee nationale, a-t-il dit après sa nomination à la prés dence, Je jure de rester tidôle à la République démo cratique, une et indivisible, et de remplir tous les devoirs que m’impose la Constitution. Mon devoir est tracé, je le remplirai en honnête homme. Je verrai des ennemis de la patrie dans tous ceux qui tenteraient de changer par des voies illégales ce que la France entière a établi. Quelques mois après, celui qui avait prêté ce serment solennel de rester fidèle a la République assassinait la République. Au demeurant, un témoin est honnête ou ne l est pas. S’il i’eat, sa simple parole d’honneur vaut tous les serments. S’il ne l est pas, la peur dètre poursuivi comme faux témoin est seule capable de lui faire dire la vérité. C’est pourquoi la proposition de M. Jules Roche est équitable. Elle ne blesse pas la liberté de conscience et ne peut en rien en traver 1 action de la justice....
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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