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Le Progrès de la Côte-d’Or, 5 juillet 1923

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Le Progrès de la Côte-d’Or
5 juillet 1923


Extrait du journal

l’Angleterre, c’est que, décidément, l’Entente ressemble trop souvent à une Mésentente, et cela par la faute de nos anciens alliés. Si l’Entente doit continuer — et c’est notre vœu le plus cher — il faut, évidemment, qu’elle redevienne plus cordiale. 11 faut que le gouvernement de Londres renonce à une attitude qui, — en encourageant L’Allemagne dans sa résistance — ne peut qu’aggraver et perpétuer les tares et les dangers d’une mauvaise paix. La presse anglaise aura beau nous faire la leçon et accabler notre gouverne ment de ses critiques : elle n’arrivera pas à supprimer de l’histoire un fait qui domine toute la situation actuelle. C’est que le Traité de Versailles, signé par l’Angleterre et par la France, ne peut être appliqué que grâce à une loyale collaboration de ces deux puis sances. D’autre part, la faillite du Traité de Versailles constituerait pour l’Allemagne un triomphe que l’Angle terre se doit de redouter autant que nous-mêmes, au moins pour l’avenir et pour les mêmes causes qui, en 1914, Font contrainte à faire la guerre. L’intérêt immédiat des mercantis et des banquiers de Londres les empêche de voir au-delà du présent. En suppo sant que cela soit leur affaire, nous avons tout de même le droit de pro tester contre des calculs égoïstes qui impliquent un brutal mépris do nos justes revendications. Disons nettement ce qui est : l’odieux le dispute au gro tesque dans le plan que YObserver et le Daily Mail ont attribué au gouver nement de Londres. L’Angleterre, après avoir désavoué notre politique, se ferait payer par le Reicli, et par la même occasion, nous inviterait à la payer ? On ne peut imaginer plus colossal monument d’égoïsme. Et la folie apparaît, d’elle-même, d’une « action isolée » qui, dans la pratique, aurait pour premier effet de faire de l’Allemagne vaincue l’arbitre des vain queurs divisés. Comment ne pas voir l’intérêt formidable que l’Allemagne aurait à traiter avec chacun de ses créanciers séparément ? Ne voit-on pas que, tôt ou tard, la résistance qu’elle oppose aux réclamations collectives, se ferait plus arrogante encore pour les réclamations isolées et concur rentes ? Pour demeurer dans le domaine du présent, nous ne pouvons que nous en tenir aux notes et déclarations par quoi la France et la Belgique ont eu à résumer, en ces derniers temps, leurs légitimes volontés. Hier, au Parlement belge, M. Theunis tenait, à ce sujet, un langage excellent et qui aurait pu être tenu par M. Poincaré. On ne s’ex pliquerait pas que nos ambassadeurs eussent à parler autrement dans leurs conversations avec le gouvernement de Londres....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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