Extrait du journal

C'est un mot. Rien qu’un mot. Sans lui, la vie ne vaut pas la peine de l'effort qu’elle exige. L’nomme ne doit pas être un loup pour l’homme. Et c'est là ce qu'elle enseigne. C’est bien d'avoir son sens pro fond que, samedi, le président Franklin Roosevelt, sentant les heures devenir plus lourdes, a i demandé à la Grande-Bretagne, à la France, à l'Italie, à l'Alle magne et à la Pologne... Que les villes ouvertes, que les populations civiles soient épar gnées par les bombardements ! Que les opérations de guerre vi sent des buts militaires et non pas l'anéantissement des popula tions civiles ! Quel désir plus humain !... « Les cruels bombardements • aériens de populations civiles dans des centres qui ne sont pas fortifiés, disait le président des Etats-Unis, pendant les hostilités qui ont fait rage en différents points de la terre au cours des récentes années et qui ont eu pour conséquence la mutilation et la mort de milliers de femmes et d'enfants sans défense, ont blessé le cœur de tous les hommes et de toutes les femmes civilisés et ont ; profondément chooué la cons-1 cience de l'humanité. « S'il est fait recours à cette forme de barbarie au cours de la tragique conflagration qui. main tenant. menace le monde, des centaines de milliers d’êtres hu mains innocents, qui ne sont pas responsables des hostilités pré sentes et qui n'y participent en aucune façon, perdront leur vie. < En conséquence, j’adresse ce présent appel aux gouvernements qui peuvent être engagés dans les hostilités présentes pour que cha cun d'eux affirme publiquement sa détermination de ne faire pro céder, en aucun cas et dans au cune circonstance, à un bombar dement aérien de populations ci viles ou de villes qui ne sont pas fortifiées, étant entendu que ces mêmes règles de guerre seront scrupuleusement observées par tous leurs adversaires. » La France, sans délai, a ac quiescé à un désir si légitime. ! L’Italie, confirmant qu'elle ne participait pas au conflit, assura que la note américaine était, pour elle. < sans objet » ! L'Angleterre et la Pologne se dirent d'accord. L'Allemagne n’a pas plus répondu à cet appel à l'humanisation de la guerre qu'elle n'avait écouté les appels américains à la paix :h...