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Le Progrès de la Côte-d’Or, 9 juin 1922

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Le Progrès de la Côte-d’Or
9 juin 1922


Extrait du journal

L’opinion française avait favorable ment accueilli l’idée d’un emprunt international allemand. C’était, pour la France, le moyen d’obtenir aussi rapidement que possible un argent frais dent elle a grand besoin. Dans evt emprunt, on pouvait voir un ache minement sérieux vers le rétablisse ment de la solidarité internationale. Quand l’Allemagne, disait-on, aura signé un pacte d’emprunt, il lui sera vraiment difficile de ne pas respecter sa signature, car l’intérêt même de ses affaires lui en fera une obligation. En fin, il nous semblait que la transfor mation d’une dette de guerre en dette commerciale était à désirer comme pouvant comporter un gage d’apaise ment entre les vaincus et les vain queurs d’hier. Nous va-t-il falloir faire notre deuil de ces intéressantes perspectives ? C.cla dépendra de l’issue' de la conversation qui vient de s’engager entre la Com mission des réparations et le Comité international des banquiers, qui siège depuis quelques semaines à Paris. Ces banquiers venus d’Amérique, d’Angleterre, de Suisse, de Hollande et auxquels on avait adjoint des repré sentants de la finance française, avaient pour mission d’étudier, en liai son avec la Commission des répara tions, la possibilité d’un emprunt exté rieur allemand. Pour parler avec plus de précision, l’objet de leur travail avait été ainsi défini : « Faire un rap port sur les conditions dans lesquelles le gouvernement allemand pourrait, en l’état de ses obligations telles qu’elles sont définies dans le Traité de Versailles et en particulier par l’état de paiemeht du 5 mai 1921, contracter à J'étranger des emprunts dont le pro duit serait appliqué au rachat partiel du capital de la dette-réparation. » Après avoir étudié pendant un certain nombre de,séances le problème qui lui était soumis, le Comité des banquiers s’est avisé tout à coup de soulever en quelque sorte une question préjudicielle. Partant de ce principe que l’énormité même des charges qui grèvent, la situation de l’Allemagne n’était pas faite pour encourager les prêteurs étrangers, les banquiers ont demandé l’autorisation d’envisager, dans l’intérêt de la dite émission, la possibilité d’une réduction préalable de la dette allemande. Et c’est le point sur lequel la Commission des répara tions avait, hier, à se prononcer. Par jtrois voix contre une, la Commission a répondu dans le sens désiré par le Co mité des banquiers. C’est le délégué de la France qui a voté négativement, ne voulant pas autoriser M. Morgan et ses collaborateurs à formuler des con clusions tendant à la réduction de la jdette allemande. Le fait que la France n’ait point hésité à se faire mettre en minorité en s’opposant à la demande du Comité des banquiers va sûrement donner lieu à des commentaires passionnés dans les milieux hostiles à la politique de notre gouvernement, soit à l’étranger, soit à l’intérieur de nos frontières. Une fois de plus on va raconter que la France est bien moins désireuse d’ètre payée que de se réserver le prétexte...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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