Extrait du journal

mies. Réduite au strict minimum de nour riture qui est indispensable pour empê cher les hommes de mourir de faim, la nation allemande a été obligée de renon cer à des dépenses de table qui lui étaient Interdites par des ordonnances de police sévèrement exécutées. Mais si l’épargne, volontaire ou forcée, conserve la richesse, elle ne la crée pas. Il serait évidemment d’un très grand intérêt de savoir au juste combien il y avait d’argent frais dans les dix milliards six cents millions de marks — soit treize milliards deux cent cinquante millions de francs — qu’a pro duits le dernier emprunt dont la presse allemande a célébré le succès avec tant d’enthousiasme. Pour faire ce calcul, les éléments nous font défaut, mais suivant les évaluations qui paraissent admises dans les milieux financiers, l’argent frais réellement versé par las souscripteurs au quatrième emprunt de guerre n’a pas dû dépasser un milliard ou un milliard et demi de marks. En réalité, les neuf dixièmes environ des emprunts dont le kaiser fait sonner si haut les chiffres dans les bulletins de victoire qu’il adresse au ministre des finances ne sont pas autre chose que du papier dont l’unique garantie repose sur le triomphe définitif de l'Allemagne. Et depuis que les généraux français lui ont coupé les ailes, la victoire allemande re fuse de répondre aux appels furieux et désespérés du kronprinz......