Extrait du journal
L'Angleterre se trouve actuellement dans une situation Inquié tante qui est caractérisée par divers symptômes dont la gravité ne peut échapper A personne. En premier lieu la crise politique se développe chaque Jour et tout indique que le cabinet Churchill est un gouvernement « toléré » que I on renversera lorsque le moment de la bolchevtsatton de l’An gleterre sera venu. Quant aux relations de la Grande-Bretagne avec ses alliés, elles sont moins que bonnes et la situation embarrassée dans laquelle elle se trouve est fort bien dépeinte dans un article publié 11 y a quelques Jours par V « Empire Review ». Cette revue ne cache pas ses pressentiment* sur la catastrophe possible de l'Empire britannique et écrit notamment : Les sur mots qui pont s'écouler démontreront st l'Angleterre sor tira de cette guerre en puissance de premier ordre. Cela ne veut pas dire, poursuit la revue, qu elle perdra forcément la guerre, qui peut être gagnée par les Soviets ou les Etats-Unis plu tôt que pur la Grande-Bretagne. Vans ce cas. nous dépendrons, après la guerre, de nos alliés... Ces réflexions amères sont entièrement Justifiées par les événe ments. En effet, si l'on regarde attentivement le présent. Il n'est pas necessaire d'être prophète pour deviner l'avenir. Quelle que soit l'issue de la guerre. l'Angleterre a déjà perdu ses trois privilèges essentiels. Son monopole commercial et financier n'est plus qu'un souvenir et ne pourra pas être rétabli. La puissance industrielle de l'Allemagne, celle des Etats-Unis, ne lui laissent rien espérer dans ce domaine, et. la maîtrise des mers perdue, les sources de gains tomberont à zéro. D'autre part, le démembrement de son empire et la transformation du régime financier universel lui enlè vent tout espoir d'influer sur les autres pays. Ceux qui. autour de nous, s'obstinent à supposer que la GrandeBretagne sera « comme avant » sont des aveugles qui ne veulent pas voir clair. Aussi, d ores et déjà. V « Empire Review » recommande-t-elle uti changement d'attitude vis-à-vis des alliés de la Grande-Bretagne : Nous ne pouvons plus continuer, écrit-elle, d les traiter de la manière un peu hautaine dont nous avions l'habitude jusque dans les milieux officiels. Nous n'avons pas le droit d'intervenir dans les affaires intérieures de nos partenaires, car, ces immixtions ne se raient normales que si nos armées étaient victorieuses. Elles sont ridicules lorsque nous perdons des positions comme c'est actuelle ment le cas. Voilà, certes, une franchise à laquelle nous ne sommes pas habi tuée. Pour qu'une revue anglaise écrive cela 11 faut, en effet, que les choses aillent bien mal. Mais les lignes qui suivent sont encore plus significatives : Dans notre alliance contre l'Axe, poursuit la Revue, ainsi que dans la défense de notre empire dans le Pacifique, le commande ment passe d Washington... Quel aveu d impuissance 1 De plus, lit-on plus loin, l'Union Soviétique et la Chine, cher chent actuellement un terrain d'entente, sans attacher la moindre importance d l'opinion du gouvernement britannique. Voilà, certes, ce qut doit humilier le plus les Anglais habitués à couper, trancher, chez les autres, à commencer par notre pays... L'U. R. S. S., ajoute l'article, reclame maintenant un deuxième front véritable, déclarant qu'elle ne peut plus se contenter de ces bombardements de villes qui ne peuvent se comparer d la constitu tion d'un second front. Et la revue explique que ce deuxième front n'a pu être créé en Europe par suite de manque d'effectifs et de tonnage. Manque de tonnage, passe encore. A la vitesse ou s'enfoncent les bateaux britanniques dans tous les océans, cela s'explique. Mais, man que d'effectifs 7 Où donc est la vaillante armer anglaise sur laquelle comptent toujours nos enragés anglophiles 7 Nous devrions, quant à nous, savoir à quoi nous en tenir sur ce point. Mais, le plus beau résidé dans les lignes suivantes qui démon trent bien qu'une fou de plus les Britanniques comptent sur d'autres pour se battre à leur place : Nous espérons, poursuit-elle, résoudre le problème, grâce d t’aide américaine. Les soldats américains arrivent en Irlande en nombre toujours croissant. Ainsi, une fols de plu*, ce ne sont pas les courageux « tommlee » qui se chargeront de créer ce « front de diversion » dont rêvent les anglo-bolcheviques. . On mettra en avant les soldats américains et l'armée anglaise restera sur le sol britannique pour le défendre... en cas d'attaque... Mais, ce qvl prouve que la confiance règne entre alliés, c'est la suite : il ne faudrait pas que ces soldats américains soient envoyés pour renforcer l'argument que Washington pourrait présenter la facture un jour d M. de Valéra pour s’emparer de l'Etre. En terminant, la Revue, se plaignant de la vague d'éloquence qui sévit dans le pays, conclut : St nous pouvions gagner la guerre avec des mots, nous serions depuis lonqtemps dejd d Berlin... Certains de nos politiciens devraient reconnaître qu'ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis... Il semble que tout commentaire serait superflu. L'Angleterre voit s'éteindre aux quatre coins du monde l'influence qu'elle exerçait avant les événements. Elle est, à son tour, réduite au rôle de vassale où elle se complaisait à placer ses alliés d'hier. Pen dant ce temps la bolchcvtsation se poursuit à grand pas dans toutes les sphères du pays achevant de ruiner et d'anéantir ce qui fut 1 Empire de 1 orgueilleuse Albion. (.lande d’ARSYL....
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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