Extrait du journal

poursuivit au moyen de lois sévères. On ne voit pas que l’empereur ait tenté de modérer l’ardeur répressive du chancelier. Au reste, pour avoir continué jusqu’à son dernier jour à donner à l’armee tous ses soins, il ne rechercha pas les occasions de se servir de l'instrument qu’il avait si fort contribué à former, et, lo but qu’il s’était proposé ayant été atteint en 1866 et en 1870, il ne tenta pas de le dépasser. La vie de l’empereur qui, pour avoir été une longue lutte, n'en a pas moins été une des plus heureuses qu un souverain mo derne ait menées, fut attristée à ses derniers moments par la maladie du prince impérial. 11 avait "hérité do sou père et de sa mère, deux souverains presque bourgeois, un goût très vif pour la vie de famille, et il semble que le coup qui frappa son fils ainô l’atteignit lui-même profondément. Très confiant dans les diagnostics des médecins allemands, sans doute ne se dissimula-t-il pas, dès le départ du prince pour le Midi, la gravité de son état, et cette découverte lui fut fatale. Son intelligence, qu’il avait conservée très vive, parut s’éteindre peu (de peu ; la santé de son fils seule continua à l’occuper, et l’on peut croire que les derniè res nouvelles reçues de San-Remo ont contribué à aggraver, jusqu’à la rendre fatale, la maladie de la vessie dont il souf frait depuis de longues années....