Extrait du journal

ment ta dupe! Tu te tromp.iis, mon adoré! Je te surveillais... je te suivais et lu ne Ven doutais pas, avec une patience dont tu auras plus d’une preuve. Tu le disais : — EHe est vieille... Son beau temps est passé... Je l’ai vidée jusqu’à la lie 1 11 me faut du neuf, de la jeunesse, d'autres brebis à tondre, d’au tres mines à exploiter... Et lu as trouvé celle-là I Félicitations, mon cher ! Elle est joliment tournée et le diable sait où elle pourrait monter 1 Mais il le fallait d’abord en prendre possession, la rouler d*ms la fange du ruisseau pour la faire ô tous les dégoûts, à toutes les hontes... Et lu t’en chargeais I... Si tu avais réussi, tu m’aurais jetée demain à la voirie en me traitant de vieille carcasse, dv guenille et d’ordure. Tu n’aurais pas eu tort, peut-être, mais les tilles comme moi ne sc laissent pas affron ter sans rendre coup pour coup, outrage pour outrage, sans se payer enfin le divin plaisir de la vengeance. Ses yeux lancèrent un éclair. — Nous ne sommes pas du même sang, dit-eile, et je te le prouverai 1 Il grinça des dents et gronda, à demi dé moralisé : — As-tu fini? — Attends... Il faut que je te dise une bonne fois ce que j’ai dans l’âme et tu vas le savoir. Elle s’exprimait avec une volubilité extra ordinaire, mêlant à ses phrases de mauvais français des mots d’argot trivial et dos in jures venues de sou pays en droite ligne, fouettant l'orgueil du misérable avec les cris que les senorilas de Sévillo ou de Grenade ont en lace des taureaux couards et «les mataaors qui reculent....