Extrait du journal

pour le cocher, ainsi que son écot, qu’il paya avec une autre pistole. Polidamor, qui avait appréhendé au commencement que le drame dont son manteau avait été l’occasion n’eût un tout autre dénoue ment, fut charmé d’en être quitte seule ment pour quelque argent ; il prit congé des voleurs en leur exprimant sa reconnafcsance. On fait atteler le carrosse, et, avant de l’y faire monter, on lui bande de nouveau les yeux, puis on le ramène à l’endroit où on l’avait pris ; là, le mouchoir attaché sur ses yeux lui est ôté et ses conducteurs le mettent à terre, en lui donnant un billet portant au bas un cachet en cire verte et ces mots écrits en grosses lettres : La grande bande y a passé. Ce billet était un passeport qui de vait assurer son manteau et sa bourse contre de nouvelles tentatives de vol. Polidamor se hâte de regagner sa de meure ; mais, au détour d’une rue, il est assailli par trois autres malfaiteurs qui lui demandent la bourse ou la vie. L’a vocat tire son billet de sa poche, quoi qu’il n’eût pas grande foi dans ce pré servatif, et il le présente aux voleurs. L’un de ceux-ci, muni d’une lanterne sourde, le lit, en reconnaît l’authenticité et invite le porteur à continuer son che min, sans rien exiger de lut Polidamor se hâte de rentrer dans sa famille, qui l’attendait avec anxiété ; et, plein d’émo tions diverses, il lui raconte l’étrange aventure dont il était sorti avec un bon heur inespéré......