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Le Progrès de la Côte-d’Or, 12 mai 1912

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Le Progrès de la Côte-d’Or
12 mai 1912


Extrait du journal

Une cérémonie extrêmement touchante a réuni vendredi matin, à Fez, les membres de la colonie française sur les bords de la fosse où son ensevelies quarante-trois victimes du massacre. La vaste fosse circulaire est recouverte de fleurs. Sur la terre repose un drapeau tricolore, tandis que dans l'air flottent également les trois couleurs. Les co-nsulats de France et des pays étran gers ont envoyé des couronnes, si bien que les morts dorment sous les fleurs. En liaut, sur le bord de La fosse, on a improvisé un autel fi ont le fond est formé par une bande d’étoffe tricolore. La coion. e française est là, ainsi que les officiers ; tout le monde est ému et a les yeux mouillés ; car il n’en est pas un seul qui n’ait à pleurer la mort d’un parent ou d’un ami. Le service religieux s’accomplit, tandis que la musique militaire joue des marches fu nèbres. El Mokii s’approche alors de la tosse et lit le discours du sultan que traduit Ben Ghabrit. « Amis qui avez disparu en emportant nos regrets, vous qu’un linceul enveloppe, nous garderons le souvenir de votre belle con duite que l’on rappellera toujours, aussi longtemps que la terre tournera. La destinée des héros, quelle qu’ait été la durée de leur existence, est de servir d’exemple aux gé nérations suivantes. Pour longtemps encore vous aurez laissé sur cotte terre marocaine un souvenir impérissable. « Combien je déplore votre perte ! Quelle affliction m'envahit devant le malheur qui vous trappe ! Quelle sympathie m’associe à vos parents et à vos compagnons dans la douleur qu’ils éprouvent en vous perdant I « Chaque souffle que j’emots emporte avec lui une nouvelle malédiction à l'égard de ceux qui ont causé la perte d’amis et de camarades tels que vous. « L’indignation m’étreint devant le trai tement odieux que seuls peuvent commettre des barbares. » C’est le cœur plein d’affection que j’a dresse à vos âmes le salut le pdus pur. « Les vivants ne sonb-ife pas des morts en puissance, ou destiné à le devenir dans un instant ? < Seul, il accepte avec joie la mort, celui qui me doit point mourir. Seul il se rit des | ténèbres, celui qui ne doit point disparaître. j Et vous, chefs et grands, et vous, ministre de France, vous, général en chef, dites à la France que mon cœur, comme celui de tous ceux qui sont animés de senôments élevés, est douloureusement aï figé par le demi qui la frappe. » 1 AL Kegnautl a pris ensuite la parole :...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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