Extrait du journal

ces deux cas — le pétrole sera évidem ment contrebande de guerre — la France se trouvera dan» l’iiapossibilité absolue de recevoir, des régions qui lui en fournLsfrsnt à l'heure présente, le carburant liquide propre à assurer ses besoins civils et militaires. Et puisque notre pays est incapable de pouvoir constituer en temps de paix, tks stocks suffisants pour faire face à tous ses besoins, force lui sera bien, en temps de guerre, d’en faire venir de l’extérieur. Quand on fait le tour de la question, on voit qu’en cas de conflit avec une nation maritime puissante, c'est du côté du Caucase, autrement, dit du ProcheOrient, que nous devrons nous tourner. La Méditerranée, en effet, est la mer de laquelle nous pourrons prétendre détenir et conserver la maîtrise. Par conséquent, nou* aurons en Méditerranée — et là seulement — le moyen de transporter le pétrole qui nous sera indispensable pour poursuivre la lutte qui nous sera irnpoLa conclusion qui découle des considé rations qui précèdent est facile à formu ler : c’est sur la Méditerranée, en vue de conserver toute liberté de communies^ tiens avec le Proche-Orient, que nous devons porter notre effort maritime, parce que c'est au Caucase et aux région» pétrolifères voisines que nous aurons, en cas de conflit, surtout à nous adresser. Et Ton voit alors quelle importance a pour nous, puissance consommatrice de grosses quantités de pétrole, la liberté de nos moyens politiques d'action dans les régions indiquées plus haut. La question de la répartition, entre les éléments qui le consomment en France, du combustible liquide, son transport en temps de paix doivent évidemment nous intéresser vivement ; mais ce à quoi nous devons songer, c'est au temps de guerre. Et voilà pourquoi il serait nécessaire que lu gouvernement nous fixât au plus tôt sur ce qu’il h fait et sur ce qu’il compte faire pour qu en période d'hostilités notre ravitaillement en pétrole soit certaine ment, régulièrement, assuré. « Chaque goutte de pétrole qui nom manque, a écrit Clemenceau, pendant la guerre, au président Wilson, est une goutte de sang supplémentaire que versent nos soldats. » Si demain, à la honte de l’humanité, un nouveau cataclysme devait, par la faute d une quelconque nation, s'abattre sur le monde civilisé, cette phrase retrouverait alors toute sa. force et route sa douloUr-...