Extrait du journal

Elle est presque trop bien por tante, cette Alsacienne, née d’une terre gorgée de fumure. Elle eut l’eau et l'air pour son teint. On a écarté d'elle le gel des nuits claires et l'insecte goulu. On l’a choyée. Ronde comme un petit chou, l'oseille à ses pieds, elle a, tout de suite alourdie, cherché le repos dans les bras noirs d’une treille. Car je me refuse à croire qu elle appartient au rosier vagabond qui marche — une saison — sur une façade. Foison nante de pétales, l’artisan la coupe. II la peint à l'heure où le premier rayon de jour desserre les corolles, et du même carmin touche le pavot et l'œillet Puis il ajoute le myosotis des sources ; quelquefois la jacin the d'un bleu inerte. Ce légumier, quand on levait son couvercle, une buée s'envolait, qui sentait le jambon, le vin sec et le poivre noir. La choucroute cloutée de genièvre a chargé cette assiette. Tu es encore là, rose...