Extrait du journal

M. Daladier fait alors la déclaration suivante : — - - „ Après la communication du message de M. le président de la République, Ins piré d'un noble patriotisme et d'un haut sentiment du devoir civique, à l'heure où les représentants de la nation sont réunis, notre premier devoir est d'adres ser le salut de la République à ces jeu nes hommes qui protègent sur terre, sur mer et dans le ciel, la France et son Empire contre toutes les menaces. C'est aussi à la nation tout entière que nous devons adresser notre hom mage. Depuis plusieurs semaines, elle sup porte, et elle est résolue à supporter autant qu'il le faudra la charge d'une épreuve par laquelle on voudrait affai blir sa résistance morale, comme si un pays de liberté pouvait se révéler plus sensible à cette tension nerveuse que les pays du silence, de la contrainte ou de la servitude. Tandis que les jeunes Français con sentent résolument l'effort qui leur est demandé sans se soucier des propagan des étrangères qui voudraient semer le doute parmi eux, le peuple entier nous exhorte à nous montrer dignes de luiméme et de sa magnifique histoire. La France est un vaste chantier où des mil lions d’hommes travaillent désormais sans trêve ni répit pour assurer la dé fense nationale. Notre devoir est de ne penser qu'à notre patrie. Notre devoir est de prendre et de maintenir les réso lutions viriles qu'exige son salut. LE VÉRITABLE PROBLÈME QUI SE POSE Déjà, il y a quelques jours, je me suis efforcé de traduire les sentiments de la France. Quelles que soient la diversité et la complexité des problèmes interna tionaux, un seul se pose en réalité à l'Europe : celui de la domination ou de la collaboration. Le véritable problème est en effet de savoir si les divergences d'intérêts qui peuvent diviser les peu ples seront réglées par les méthodes de la collaboration pacifique ou par celles de la violence et de la force. Faut-Il rappeler les faits récents, les...