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Le Progrès de la Côte-d’Or, 13 mars 1888

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Le Progrès de la Côte-d’Or
13 mars 1888


Extrait du journal

Le nouvel empereur d’Allemagne a quitté San-Remo pour prendre pos session du pouvoir auquel l'a appelé l’ordre de succession monarchique. Que fera-t-il ? Sera-t-il un souverain belliqueux ? Sera-t-il un souverain pacitique ? Nul ne pourrait le dire. La première question qui se pose est celle-ci : Frédéric 111 vivra-t-il ? Il y a quelques semaines, son état paraissait désespéré ; on croyait qu’il précéderait dans la tombe le vieux Guillaume, son père ; on parlait déjà du règne probable de son fils, le jeune prince Guillaume. Il a pourtant pu taire le long et pénible voyage des vives bleues de la Méditerranée aux bords brumeux de la Sprée, et le voilà à la tête du gouvernement allemand. On disait que son premier acte se rait d’écarter M. de Bismarck, qui l’avait tenu systématiquement éloigné des affaires pendant tout le temps du règne du vainqueur de Sadowa et de Sedan. On disait qu'il était poussé par celle qui est aujourd’hui l’impératrice à se débarrasser du chancelier qui, dans sa rudesse, n'avait pas eu pour la fille de la reine d’Angleterre les égards que l’on doit à toute femme dans la vie ordinaire. L’accueil fait par l’empereur et l’im pératrice à M. de Bismarck, lorsqu'il est venu saluer les nouveaux souve rains à Leipzig n'est pas de nature à confirmer ces informations, qui pour raient bien n’être que des racontars de reporters désireux de donner à leurs lecteurs un peu blasés des nou velles à sensation. Ce n'est pas un souverain encore très .soutirant, privé de l'usage de la parole, qui peut songer à congédier du jour au lendemain celui qui fut pendant vingt-cinq ans le bras droit de son père et dans les mains duquel sont concentrées toutes les affaires in térieures ou extérieures de l'empire allemand. Tout au plus ce que le nou veau souverain pourra réclamer au chancelier c’est de continuer pendant quelque temps cette politique de paix armée qu’avait obtenue avec bien de la difficulté le vieil empereur Guil laume soucieux de s’éteindre dans sa gloire. . Mais la paix armée elle-même finit par coûter plus cher que la guerre ; les peuples succombent sous le poids des charges militaires et peut-être le moment n'est-il pas éloigné où VAlle magne déclarera hautement que mieux vaut courir les risques d’une guerre que de supporter les charges écrasan tes auxquelles elle est astreinte depuis dix-sept ans. Quel que soit son désir de vivre en paix, en admettant que ce désir soit sincère, que fera en cette occurrence le nouvel empereur ? Il sera bien for cé, après quelques résistances, de...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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