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Le Progrès de la Côte-d’Or, 14 mai 1916

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Le Progrès de la Côte-d’Or
14 mai 1916


Extrait du journal

LÀ MISERE ET LÀ FAIM en Allemagne flu conseil municipal de Gharlottenbupg Berne, 12 mal Le Morgen. Post du 11 mai donne un compte rendu détaillé de la séance du conseil municipal de Charlottenburg du 10 mai. On discutait la question du ravitaille ment de la population. Le premier bourg mestre annonça la création imminente d une carte de viande unique pour Berlin et sa banlieue. Le conseiller Otto (libéral) constata que « le ravitaillement en viande était très insuffisant. Même parmi les conseillers présents, il en est plusieurs qui, depuis des semaines, n’ont pas pu avoir de viande. (Vives approbations.) « Il se passe devant les magasins des scènes indignes d’une grande ville. Le soir on voit venir des hommes et des femmes avec des pliants qui attendent toute la nuit et la matinée suivante pour avoir un peu de viande. (On crie : Il faut attendre 20 heures de suite.) « Les prix demandés sont fantastiques. L’excitation, qui est générale dans la po pulation, est très compréhensible (elle a provoqué des excès regrettables) lorsqu’on connaît les malversations de certains bou chers. La responsabilité des événements remonte en première ligne aux autorités de l’empire, » Plusieurs orateurs développèrent la même thèse. Le premier bourgmestre, M. Scholtz, déclare que les communes sont maintenant impuissantes. « Elles ne peuvent, livrer de viande que ce qu’on leur donne. Ainsi, Charlottenburg, en une semaine, n’a reçu que 194 porcs au lieu de 1.128, 104 boeufs au lieu de 170 et 80 % seulement de la quantité de beurre nécessaire. L’excitation de la population se comprend ; pourtant, il ne faut pas oublier que toutes les classes de la population souffrent également. » Comme un conseiller socialiste criait : « Non ! », le bourgmestre répète son in formation et ajoute : « Moi-même, depuis deux semaines, je n’ai plus de viande du tout dans ma famille. » On crie de plusieurs côtés : « Mais chez nous non plus ! » Le bourgmestre donna ensuite des dé tails sur les incidents très violents qui s’étaient produits dans les rues de Char lottenburg devant des boucheries et des charcuteries. Il affirma la nécessité d une entente de plus en plus étroite entre la police et les autorités municipales, afin de supprimer dies excès toujours possi bles. Une motion du parti libéral fut enfin votée pour demander un partage équita ble de denrées alimentaires dans tout l’empire et l’introduction d’une carte de viande pour l’empire tout entier....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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