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Le Progrès de la Côte-d’Or, 17 février 1870

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Le Progrès de la Côte-d’Or
17 février 1870


Extrait du journal

d’œil ils s’étaient jugés, et se serrèrent la main comme d’anciens camarades . Ce même soir, après souper, Raphaël Manque , Collin , le nouveau rabbin, Gougenheim , Aron Lévy , maître Jean et mon père étant arrivés, les embrassades et les cris de joie apaisés, on se mit à parler de politique. Chauvel raconta l’état de nos affaires ; il dit que dans notre position actuelle, au milieu des divisions qui nous déchiraient, de la ruine qui nous menaçait, du décou ragement qui gagnait le peuple, les patrio tes devaient redoubler de prudence. Maître Jean Leroux ayant alors fait observer que, la constitution de l’an III assurant à chacun ce qu’il avait gagné, la révolution était en quelque sorte finie, Chauvel lui répondit avec vivacité : « Vous êtes dans une grande erreur, maître Jean, cette constitution ne finit rien du tout ; elle remet au contraire tout en question. C’est l’œuvre des royalistes constitutionnels et de la bourgeoisie, pour écarter le peuple du gouvernement, et le priver de sa part légitime dans les con quêtes de la république sur le despotisme. « Quand je dis que la bourgeoisie est complice des royalistes dans cette abomi nation, il faut distinguer entre l’honnête bourgeoisie, et l’intrigante qui l’entraîne dans ses manœuvres ; les vrais bourgeois sont les enfants du peuple, élevés par leur instruction, leur intelligence et leur cou rage; ce sont les commerçants, les fabri cants, les entrepreneurs, les avocats, les gens de loi, les médecins, les écrivains honnêtes, les artistes de toute sorte, tous ceux qui font avec les ouvriers et les pay sans la richesse d’un pays....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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