PRÉCÉDENT

Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 décembre 1869

SUIVANT

URL invalide

Le Progrès de la Côte-d’Or
21 décembre 1869


Extrait du journal

l’on avait trouvé à bord du bâtiment un aigle vivant. Voici quelle était la destination de ce noble animal. « Les journaux du temps racontèrent que c’était un aigle savant, et qu’attiré par une amorce habilement cachée aux regards des profanes, il était exercé à vol tiger autorir du petit chapeau de son em pereur. On réservait son intervention pour couronner la scène. Au moment où le prince vainqueur eût été acclamé par la population de Boulogne, l’aigle, lâché tout à point, fût venu planer dans les airs audessus de la tête du nouvel empereur. Ce présage providentiel n’eùt pas manqué de porter au comble l’enthousiasme de la fou le, et, sous une telle impression, on eût marché sur Paris : l’entrainement eût cer tainement été irrésistible. » L’amorce, et c’est une tradition que tout le monde sait, à Boulogne, était un morceau de lard fixé dans la cavité supé rieure du chapeau du prétendant. Cette grotesque équipée fut appréciée comme elle le méritait par les journaux d’alors. Au milieu de toutes ces apprécia tions, nous en trouvons une fort piquante publiée dans le journal La Presse, le 8 août 1840. Le journal avait alors pour principal rédacteur, sous M. Emile de Giravdin, le fameux M. Granier de Cassagnac. Or, l’article en question, article qui n’est pas signé comme ne l’était aucun des articles de ce temps, parait tout-à-fait dans la manière de ce dernier plutôt que dans celle deM. de Girard in. Le voici tel qu’il est reproduit par M. Vermorel dans son livre sur les hommes de 1851 : « Nous n’avons pas besoin de dire tout ce que cette nouvelle tentative d’insurrection a de ridicule et d’odieux. Les faits parlent suffisamment. M. Louis Bonaparte s’est placé dans une position telle, que nul en France ne peut honorablement aujourd’hui éprouver pour sa personne la moindre sympathie, ni même la moindre pitié. Le ridicule est dans l’avortement si misé rable de ses projets, dans cette fuite pré cipitée dès le premier signal de résistance, dans cette subite métamorphose de farou ches conspirateurs en tritons effrayés et transis. L’odieux est dans l’ingratitude qui oublie qu’une fois déjà la clémence. royale a pardonné généreusement un crime qu’on avait le droit de punir des peines les plus sévères, et que Napoléon, particulièrement, eût fait expier chère ment à ses auteurs dans les vingt-quatre heures Mais laissons là ce jeune hom me, qui ne parait pas avoir plus d’esprit que de cœur. » Le père de Bonaparte, lui-même, l’ex roi de Hollande, écrivait de Florence à la date du 24 août une lettre aux journaux, dans laquelle il disait du futur empereur: «Convaincu que mon fils, le seul qui me reste, est victime d’une infâme intrigue et séduit par de vils flatteurs de faux amis, et peut-être par des conseils insidieux, je ne saurais garder le silence sans manquer à mon devoir et m’exposer aux plus amers reproches. — Je déclare donc que mon fils...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

En savoir plus
Données de classification
  • angulo
  • rochefort
  • schultz
  • de forcade
  • varnier
  • rodier
  • w.-j. lecoq
  • napoléon
  • bourdet
  • granier de cassagnac
  • max
  • france
  • vienne
  • dijon
  • boulogne
  • espagne
  • paris
  • l'aude
  • cham
  • suisse
  • la république
  • i.e
  • journal officiel
  • bayard
  • conseil de l'ordre