PRÉCÉDENT

Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 janvier 1914

SUIVANT

URL invalide

Le Progrès de la Côte-d’Or
21 janvier 1914


Extrait du journal

AVANT L'AUDIENCE Paris, 20 juillet. Le Palais a pris ce matin, bien avant l’heure d'ouverture des débats du procès Caillaux, une animation tout exception nelle. Les couloirs, la salle des Pas-Perdus sont sillonnés de gens qui se hâtent : avocats, courant revêtir leur toge au vestiaire, puis venant se masser devant la salle des as sises qui leur est réservée ; journalistes al lant rapidement vers la Cour où, durant plusieurs longues journées, ils vont suivre les différentes péripéties de la cause cé lèbre. Et combien d’autres se pressent devant ces portes, que bien peu franchiront ! Il faut montrer patte blanche et les consignes sont encore plus rigoureuses que lors de l’affaire Steinheil ou du procès des bandits tragiques. Déjà des difficultés s’élèvent entre le garde et des privilégiés munis de cartes : a La signature du président Albanel, dit le garde, doit être faite à l’encre violette. Celles qui sont à l’encre noire ne sont pas valables ! » Finalement, le brave fonctionnaire re vient sur sa décision et laisse pénétrer les porteurs de cartes « violettes ou noires ». Il n'est que 11 heures et déjà toutes les portes donnant accès à la salle d'audience sont fermées ; comme pour l’affaire Steinheil, un barrage interdit tout accès au vestibule de Harlay, et les gardes munici paux ainsi que ceux du Palais appliquent de façon sévère une consigne inexorable. Dans les couloirs, des inspecteurs de la Sûreté font circuler ceux qui n’ont pas accès à la salle d'audience. Au dehors, c'est le calme complet. Sur le pourtour du Palais, chacun va et vient, va que à ses occupations. Quelques-uns lèvent la tête, regardent et disent : « C’est là qu’on va la juger ! » Des groupes d’Anglais et d'Américains qui visitent Paris s’arrêtent plus volontiers. Cer tains même poussent la hardiesse jusqu’à rentrer et demandent s’ils ne pourraient pas voir la salle où Mme Caillaux va être jugée. On pense quelle est la réponse qui leur est faite. Et ils s’en retournent lentement, cher chant « à voir quelque chose » ! Devant la Conciergerie, deux gardiens de la paix font les cent pas, gardant jalouse ment la lourde porte de fer. A onze heures moins vingt, une automo bile stoppe. M. Caillaux en descend. Tl va rendre visite à sa femme et, lui prodiguer sans doute ses encouragements. Bientôt il sort de la prison et la voiture file en hâte. La place Dauphine est vide ; pas de cu rieux. Seuls quelques photographes sont postés, attendant l’ouverture des portes qui n’aura lieu qu’à l’heure réglementaire, c’està-dire à midi. On ne voit pas cette foule qui, d'ordinaire, se pressait toute la matinée, et même une partie de la nuit, pour réserver une place —- la meilleure — dans la salle d’audience. Durant toute la nuit, les agents ont dis persé les rassemblements de pauvres hères qui, dans l’espoir de garder la bonne place pour en retirer un joli bénéfice, attendent l’ouverture des procès sensationnels. Ceux- j là, aujourd’hui, ont vu leur rêve s’écrouler, j Il fallait vider les lieux ou aller au poste. I,e commandant du Palais parcourt, les » couloirs et les vestibules. Il s’assure que les I...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

En savoir plus
Données de classification
  • caillaux
  • gueydan
  • paul bourget
  • albanel
  • etranger
  • besson
  • alba
  • katz
  • carpin
  • léo claretie
  • palais
  • dijon
  • paris
  • mans
  • athènes
  • irlande
  • dinard
  • berlin
  • le congo
  • mura
  • agence havas
  • la république
  • conseil d'etat
  • sénat
  • conciergerie
  • union
  • adam