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Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 mars 1888

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Le Progrès de la Côte-d’Or
21 mars 1888


Extrait du journal

Le cordonnier voudrait être libre de vendre à ses clients du cuir inférieur pour du cuir de première qualité, les marchands de vin débiteraient avec le plus grand plaisir de l’acide sulfurique coupé d’eau, pompeusement baptisé madère; le contrebandier considére rait les employés de l’octroi comme les ennemis nés de sa liberté, et l’as sassin ne manquerait pas d’appeler canaille une victime qui aurait le mau vais goût de se défendre. Les anarchistes dans chacune de leurs réunions nous font bien voir qu’ils sont les fougueux partisans de la liberté de discussion : Quand un malheureux orateur se hasarde à dis cuter quelques-unes de leurs théories, ils commencent à le faire disparaître proprement sous la table. Puis ils em poignent les bancs et se les lancent à la tète, persuadés que les idées entrent bien mieux dans les cerveaux quand les boîtes crâniennes ont été préala blement ramollies par quelques coups bien appliqués. Du reste, ces bons anarchistes ne s’arrêteront pas en si beau chemin, si on les laissait faire ils fusilleraient joyeusement un tas de monde et parti culièrement les propriétaires, race exécrée, qui ont depuis longtemps l’audace d exiger de leurs locataires les termes échus. Il est, en effet, tout à fait certain qu’un monsieur qui fait bâtir une mai son ne la fait pas bâtir pour lui. Il devrait inviter les passants a entrer, et au lieu de leur demander de l’ar gent, il pourrait tout aussi bien leur en donner a tin de leur offrir en même temps le vivre et le couvert. Hélas ! l’humanité est trop mal faite pour qu’on puisse lui offrir toute la liberté qu’elle réclame. Il est donc absolument nécessaire de faire sur veiller la liberté par la police et de lui imposer le frein de la loi, dès qu’elle se dispose à aller trop loin. Par exemple laissez les généraux soi-disant républicains conspirer con tre la République. Les monarchistes trouveront cela très bien. Mais un seul fait peut nous éclairer. Tout ce que nos ennemis trouvent bon doit être mauvais pour nous. La liberté poussée jusqu'à la Licence, cau serait à la France un irréparable malheur. Les réactionnaires le savent bien. Et c’est pourquoi nous les voyons pris d’un enthousiasme soudain pour la liberté qu’ils ont toujours soigneu sement étouffée dès que le pouvoir est tombé entre leurs mains. Henri Lapierre...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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