Extrait du journal

Les Interpellations de M. J. Favre sur la politique intérieure Le Journal officiel est enfin venu sa tisfaire notre impatiente curiosité. Nous avons pu lire le compte-rendu des deux séances consacrées aux interpellations sur la politique intérieure, et jamais peut-être nous n’avons mieux compris qu’après cette lecture, dans quelle déplorable situa tion notre malheureux pays était tombé. C’est en vain que M. Jules Favre a pro digué à la tribune toutes les admirables ressources de son habile éloquence, la Chambre n’a pas voulu être convaincue. Et cependant jamais la vérité et l’évi dence n’avaient revêtu pour éblouir les yeux de tous une forme plus séduc trice. Mais les membres de la majorité res semblent aux gens dont parle l’écriture : ils ont des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne pas entendre. Eh bien, peu importe, s’ils sont aveugles et sourds, pourvu que la France voie, qu’elle en tende et qu’elle juge. Tant d’éloquence, tant de modération et tant de patriotisme, ne peuvent pas être perdus, et si le discours du grand citoyen et de l’éminent orateur n’a eu à la Cham bre que des résultats stériles, il en aura de féconds dans le pays. Nous aurions voulu pouvoir examiner et discuter longuement chacune des parties de cet éloquent réquisitoire dirigé contre le despotisme impérial et contre ceux qui ne rougissent pas de lui prêter leur con cours, mais l’exiguité de notre cadre, nous fait une obligation de nous restreindre. Que de choses à signaler pourtant : par tout des allusions mordantes comme la suivante : < Si j’avais à rêver pour un gou vernement de mon choix, une administra tion digne de lui, je la voudrais confier à des mains intègres et pures. Je voudrais voir à sa tête des hommes non-seulement remarquables par leur talent, mais encore...