Extrait du journal

passait devant la boutique. Fermont ou vrit la porte, et échangea une poignée de main avec sa voisine. Lorsque Marthe eut pris congé du gra veur, les deux femmes s’engagèrent dans l’escalier jusqu’au cinquième étage, où se trouvait leur modeste logis. Victor Fermont, dont le caractère ne paraissait pourtant pas mélancolique, resta quelques instants rêveur. Une voix aigrelette le tira de ses ré flexions. — Monsieur, le déjeuner est prêt. — C’est bon, Marianne, répondit-il à sa bonne, on y va. Quelques instants plus tard, le graveur était à table à côté de son fils. — As-tu faim, gamin ? demanda-t-il. — Pas trop, papa 1 — A ton âge ?... Quand j’avais sept ans, moi, on ne pouvait pas me rassasier !... Il ajouta, avec un sourire où perçait en core un peu d'amertume : — 11 est vrai que, chez nous, le buffet était mal garni et les repas maigres 1 Papa était souvent sans emploi l Ah I J’ai été élevé à la dure, mon petit Ju lien ! Allons 1 mange, gamin !... Ici, ce n’est pas comme chez mon papa, à moi!... Malgré les objurgations paternelles, le jeune garçon ne semblait pas avoir un gros appétit. — Tu n’es pas malade, au moins 7 questionna Fermont avec un peu d in quiétude. — Pas du tout, petit père 1 Est-ce à dire que tu es encore bou leversé par cet enterrement que nous avons rencontré ? — Oh 1 non, c’est passé maintenant....