Extrait du journal

que œuvre accrut sa renommée, parce que chaque œuvre atteignit à une profondeur plu* grande. Car la caractéristique du talent de M. Estauniô est la profondeur. Il explore le long et sombre tunnel de la psychologie avec une torche, dont la flamme fait sou vent saillir des vérités méconnues, qui s’im posent aussitôt à la conviction. Son cerveau est épris d’idées générales, non moins que d’analyse. Celle-ci le mène à celle-là. C’est la méthode scientifique. On n’est point sur pris que M. Estaunlé la pratique, puisque sa formation et toute sa carrière furent fa çonnées par la science. Je ne raconterai pas « L’Appel de la Route ». L ne faut pas enlever au lecteur le plaisir de la découverte et de la surprise. Qu’Il me suffise de dire que l’action se passe en grande partie à Semur, commue celle des « Choses voient », — ce grand livre ! — se passait à Dijon, et à Dijon encore, la seconde nouvelle des « Solitudes ». Et ceci est digne de remarque : au fur et à mesure que M. Estaunié avance dans la vie, ses œuvres marquent un retour à son berceau. J’ai été témoin de la joie qu’il éprouva, lorsqu'il fut nommé membre de l'Académie de Dijon, lui qu'une autre académie doit élire un jour. Il était heureux de se voir accueilli par ses compatriotes, et accueilli sur ses i. uiaieur constate une singulière confu- i ouvrages, car il n'est pas l'homme (les désion des pouvoirs dans la composition de la I marches, des visites, des habiletés qui réus-...