PRÉCÉDENT

Le Progrès de la Côte-d’Or, 26 avril 1923

SUIVANT

URL invalide

Le Progrès de la Côte-d’Or
26 avril 1923


Extrait du journal

On ne peut pas dire du cinéma « qu’il ne bat que dCune aile ». D’abord le ciné ma n'a pas d'ailes. Il a tout au plus des manivelles. Mais le public ne va déjà plus moutonnement à ces spectacles. Aussi leurs étoiles pâlissent. Il faut mon trer celles-ci « en chair et en os » dans les music-halls pour que les foules s'y intéressent encore. Et ces exhibitions d'étoiles en chère ou en noce produisent tout le contraire de l'effet prévu, tant il est vrai que le théâtre et le cinéma ce n'est pas du tout la même chose. L'existence du cinéma est-elle mena cée ? Dans certains établissements, il faut autre chose pour retenir la clientèle. On doit lui promettre des attractions « sensationnelles ». On a tellement abusé de ce mot, qu'il finit par ne plus rien dire. C'est le ricin pris tous les matins pendant trente ans. Le public ne court plus. C'est une question qui met aux prises des opinions bien diverses. On a dit de bonnes choses sur le rôle éducateur, mo ralisateur que pourrait jouer le cinéma. Mais il y a des limites d ne point dépas ser dans cet ordre d'idées. Faut de la vertu, pas trop n’en faut. Un film ennuyeux comme un prêche, dogmatique ainsi qu'une leçon en Sorbonne, aurait vite fait d'éloigner le public. En tout cas, voici un fait qui peut enri chir la documentation de nos graves théoriciens. L'histoire qu'on va Ire est rapportée par un journal américain, donc digne de véracité : Ayant appris d'une voisine obligeante que sa femme était allée au cinéma avec un autre homme, le nommé Smith, au lieu de corriger la voisine, courut au spectacle indiqué : — Monsieur le directeur J Monsieur le directeur l — Voilà ! Voilà / — Ma femme me trompe. — Avec moi ? — Non. Mais chez vous. Je sais qu’elle est dans la salle. Vous allez m’aider d la retrouver. La salle était comble. Soucieux d'em pêcher un scandale, le directeur eut une idée géniale : U mit ses gants blancs, se présenta devant l'écran, salua trois fois, puis fit cette annonce au public : « — Il y a dans la salle un monsieur accompa gné d'une dame qui est lu femme d'un autre mons eur. Je tiens à sauvegarder la tenue de mon établissement. Aussi vais-je donner l'ordre de faire l’obscurité pendant trois minutes, ce qui permettra au couple de se retirer. Attention 1 Une... deux... trois !... » On compta trois minutes encore. Puis la lumière revint. La salle avait l'air d'être vide. Plus de la *moitié des spectateurs étaient partis... Cette sécurité n'existe tout de même pas au théâtre / FRED....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

En savoir plus
Données de classification
  • gaston gérard
  • jossot
  • vacher
  • daily
  • bonin
  • gaveau
  • barabant
  • privé
  • camuzet
  • poillot
  • allemagne
  • berlin
  • londres
  • ruhr
  • france
  • vandenesse
  • reich
  • bochum
  • paris
  • espagne
  • conseil général
  • union
  • sorbonne
  • saintetienne
  • préfecture
  • i.e
  • l'assemblée
  • quai d'orsay
  • daily mail
  • man chester