Extrait du journal

cœur très discret. D’après ce que m’a dit ma tante, il s’agirait d’une déconvenue ma trimoniale. Le père de l’objet charmant et adoré, un bourgeois dont je 11e sais pas mê me le nom, refusait Lucien parce qu’il est artiste, et que, selon lui, ce 11’est pas là une profession avouable. — Le crétin ! dit Max. — Ma tante devait faire hier, ou avanthier, une dernière démarche ; elle aura sans doute échoué, et Lucien, dans son désesi>oir, n’aura pas voulu rester une heure de plus dans cette ville odieuse,.où les j»ères s’avisent de contrarier les inclinations de leurs filles... Mon cher cousin est, du reste, un original, un peu extrême en tout. — La crème des braves garçons, dit le clerc de notaire. — Un peu entiché de son nom et de ses armoiries. — Je ne m’en suis jamais aperçu. — Allons, que diable ! cher monsieur, monsieur... — Rodier, acheva Max. — Cher monsieur Rodier, poursuit Léonce en humant à petits coups un verre de champagne, si nous mangeons le diner de Lucien, ce n’est pas une raison pour que nous nous fassions ses flatteurs. D'abord, il 11’est jjas là. — Cher monsieur, monsieur... Je ne me rappelle pas bien... — Taillandier, dit le cousin. — C er monsieur Taillandier, reprit Max, c’est surtout si Lucien était là que je me garderais bien de le flatter. — Ainsi, comme peintre, ajouta Léon ce, rien ne me prouve qu’il a du talent. — Mais puisqu’il vient de remporter le prix de Rome......