Extrait du journal
vAAAAAAAr « TRAVAILLER, S’ENTR AIDER, OBÉIR, doivent être vos seuls mots d'ordre » Le maréchal Pétain, chef de l’Etat, a prononcé jeudi soir l’allocation radiodiffusée suivante : FRANÇAIS, Je nai pu me résoudre à ajouter d la détresse de f année qui s’achève celle d’une nuit de Noël passée dans le silence entre vous et moi. Des événements douloureux récents auraient pu m’inciter à cette attitude. Mais j’ai pensé que je me devais à toas ceux qui souffrent, qui attendent da chef an mot de réconfort et d’encouragement : familles en deuil, peuple des villes qu’acca blent les privations, mères anxieuses de la santé de leurs enfants, prisonniers que tourmente la pensée des êtres chers dont ils sont séparés. N’y a-t-il pas aussi les autres, les fidèles de la France et de l’Empire, mes légionnaires, nos soldats sans armes, nos marins sans navires, nos ouvriers qui travaillent à l’étranger ? A tous, je dis mon espérance invincible dans l’avenir. En cette nuit de Noël où les hommes les plus rades retrou vent an cœur d’enfant pour croire et pour aimer, je songe avec émotion que la France, au cours des siècles, n’a pas cessé d’être aimée et proclamée par beaucoup d’autres peuples leur deuxième patrie. A cette époque, on avait foi en la parole et en l’honneur des Français. En juin 1940, je vous avais promis de rester parmi vous. J’ai tenu ma promesse, et me voici toujours au poste que l’As semblée nationale ma assigné, toujours prêt à servir. Mon honneur à moi est de rester à ce poste, face au danger, sans armée, sans flotte, au milieu d'une population malheureuse. Votre honneur à vous est de redonner à ce beau mot toute sa valeur, en vous aimant les ans les autres, en soulageant les misères, en rendant à la France son vrai visage. Ne croyez pas qu’un pays puisse se sauver sans l’effort de chacun. Ceux qui vous le disent mentent. Travailler, s’entr’aider, obéir, doivent être vos seuls mots d’ordre. Restez dignes dans le malheur ; n’abandonnez jamais une parole donnée. Soyez toujours des exemples de loyauté, de fierté et d’honneur. Vous deviendrez ainsi an symbole. Le monde recherche la lueur qui lui permette l’espoir de la paix. A cette paix, je n’ai cessé de penser depuis deux ans et de préparer les voies qui doivent y conduire : la famille fortifiée et honorée ; des œuvres de jeunesse créées et déve loppées ; la charte da travail où j’ai voulu, de tout mon amour, unir les classes au lieu de les opposer ; la recherche et le respect de toutes les valeurs spirituelles, pour que la vie ail an but et une forme où le cœur et l’esprit s’accordent pour créer une France nouvelle. Il ne s’agit pas pour moi de vous adresser ce soir des vœux d’avenir. Pas plus que vous, je ne sais ce que l’année nouvelle doit apporter : misères ou soulagement. Le Provi dence a ses desseins. Mais je vous dis bien haut : Français, méditez vos malheurs. La méditation, loin de vous accabler, vous élèvera. Comprenez ce que vous avez été, ce que vous êtes, ce qu’il faut que vous deveniez. A l’heure où il semble que la terre manque sous vos pas, levez la tête vers le ciel. Von» y trouverez assez d’étoiles pour ne plus douter de l’éter nité de la lumière et pour placer où il convient vos espérances....
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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