Extrait du journal
C’est un préjugé bien répandu qu’un homme né aveugle ou devenu aveugle dès le bas âge, n’est qu’un déchet humain, propre seulement à exciter la pitié. Ce préjugé a fait le malheur de nombreux aveugles que leur famille, par un senti ment extrême, mais maladroit, a tenus à l’écart de tout travail, et dont elle a fait de vétritables impuissants. Il faut affirmer bien haut que cela est inexact. Un aveugle n’est pas forcément, n’est pas généralement un être arriéré quant à ses autres facultés. Certains mê me sont des sujets remarquables sous le rapport de l’intelligence et de l’instinct musical et sont susceptibles de recevoir une instruction des plus étendues. Il y a un aveugle parmi les membres du barreau de Paris, et sa cécité ne l’a pas empêché de passer victorieusement ses baccalauréats et sa licence. L’Université compte deux professeurs aveugles : M. Léon, professeur à la Fa culté des lettres de Bordeaux, et M. P. Villey, agrégé de l’Université, professeur à la Faculté des lettres de Caen, et le plus ardent protagoniste de l’améliora tion du sort des aveugles de France. L’homme qui le premier, en 1784, re cueillit, sous le porche de l’église SaintRoch, à Paris, un aveugle, auquel il se init à apprendre l’alphabet, fut un des grands bienfaiteurs de l’humanité. Il se nommait Valentin Hat'iy, et son nom vi vra éternellement dans le souvenir dos aveugles. Le premier, il entreprit de sou lever le voile que la cécité mettait sur leur cerveau. Son œuvre ne fut qu’une tentative, mais elle ouvrit aux aveugles les portes de la vie. Sept an* après la première tentative do Valentin Haüv, la Constituante, par un décret, de juin 1791, créait l’Institution des jeunes aveugles, organisée ensuite par la Convention, en juillet 1795. La création d’une école officielle d'aveu gles pouvait, à cette époque, sembler un défi ou sens commun, et les assemblées qui la fondait paraissaient tenter l’impos sible. Mais les assemblés de cette époque j ont été souvent éclairées comme par des 1 visions prophétiques. Les succès obtenus par l’Institution des jeunes aveugles ainsi créée dépassèrent toute espérance. Ils eussent dû inciter toils les aveugles ; mais lo généreux esprit de la Révolution ne se retrouva plus. Aujourd'hui, l’Institution nationale est. F u nique établissement de l’Etat qui donne aux aveugles une instruction d’ail leurs excellente. 150 garçons et 75 filles, qui y reçoivent une bonne éducation mu...
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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